Bionique  

Lumière vivante

Le ver luisant,

comme la luciole, est un coléoptère luminescent

BIONIQUE : Petit observatoire des inventions de la nature :

Il faut l'obscurité de la nuit pour voir la petite lumière verte de la femelle aptère qu'on appelle le ver luisant.  JPEG - 68.2 ko
Ver luisant
Il faut l’obscurité de la nuit pour voir la petite lumière verte de la femelle aptère qu’on appelle le ver luisant.

Le ver luisant (Lampyris noctiluca) et la luciole (Photinus pyralis) sont des insectes qui font partie des animaux terrestres capables d’émettre de la lumière par eux-mêmes sans être obligés d’héberger des bactéries lumineuses, du genre Vibrio, comme font certains petits poissons des abysses et les organismes vivants du plancton marin lumineux.

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Le ver luisant

Le ver luisant commun Lampyris noctiluca est un insecte coléoptère de la famille des Lampyridae avec 6 pattes et, seul le mâle est pourvu d’ailes ; la femelle est aptère.

Étymologie : le mot vient du latin lampyris qui vient lui-même du grec λαμπειν, « briller ».

Le ver luisant, ou lampyre, émet de la lumière par la partie terminale de son abdomen.

Seul le dernier segment est lumineux chez les larves et les mâles, alors que la femelle, beaucoup plus lumineuse, émet de la lumière par la face ventrale des deux avant-derniers segments.

A la différence du mâle, la femelle garde l'aspect d'une larve, ce qui lui a probablement donné son nom de « ver » luisant.  JPEG - 61.1 ko
Ver luisant femelle
A la différence du mâle, la femelle garde l’aspect d’une larve, ce qui lui a probablement donné son nom de « ver » luisant.

Ce phénomène de bioluminescence est du à la présence, dans l’organisme du coléoptère, de molécules de luciférine (soufre + Azote + carbone + oxygène + hydrogène) qui réagissent chimiquement, en s’oxydant, avec une enzyme spécifique, la luciférase. Ce qui donne une formation d’oxyluciférine (autrement dit de la luciférine oxydée) et aboutit à l’émission de photons. Cette réaction de bioluminescence (une chimiluminescence parmi d’autres), spécifique aux lampyres et aux lucioles (Luciola) nécessite aussi la présence d’ATP et de magnésium.

le ver luisant est apparenté aux lucioles par exemple Luciola lusitanica et Photinus pyralis, dont les femelles sont pourvues d’ailes mais ne volent pas.

Les mâles, en groupes, émettent en vol un signal lumineux assez puissant sous forme d’éclairs répétés. Leurs gros yeux noirs sont très sensibles à la lumière, repèrent la lumière émise par les femelles et permettent ainsi aux couples de se trouver pour assurer la reproduction.

Les œufs et les larves peuvent aussi émettre de la lumière.

La larve du ver luisant mange les escargots  JPEG - 11.1 ko
larve de ver luisant
La larve du ver luisant mange les escargots

En période nocturne et estivale, le ver luisant Lampyris noctiluca, de l’ordre des coléoptères, appelé mouche à feu ou ver luisant (la femelle est aptère d’où le nom de ver) émet sa bioluminescence, comme la luciole (Luciola) par réaction enzymatique entre la luciférine (molécule) et la luciférase (enzyme). La réaction n’est possible qu’en présence de magnésium et d’ d’ATP (adénosine triphosphate).

Des réaction d’oxydoréduction s’engagent alors dans les cellules des coléoptères, mobilisant ainsi l’énergie chimique cellulaire. La luciférase est excitée comme un atome qui capte un rayonnement lumineux et en se relâchant produit un photon.

La longueur d’onde de la lumière ne dépend pas de la luciférine mais de la luciférase. L’émission intracellulaire n’est pas continue, elle s’interrompt à intervalles réguliers. Les responsables sont les molécules d’acide nitrique émises par l’organisme du ver Lampyris noctiluca.

La bioluminescence du vert luisant attire un partenaire sexuel. L’intensité des clignotements lumineux des deux sexes varie selon leur niveau d’excitation et selon la température.

Seule la femelle de Lampyridae peut émettre de la lumière.  JPEG - 9.1 ko
Ver luisant femelle en pleine nuit d’été
Seule la femelle de Lampyridae peut émettre de la lumière.

Des LIVRES au sujet de la bioluminescence et des organismes lumineux, à commander chez votre libraire ou à consulter dans les bibliothèques de prêt :

  • « Le monde lumineux des océans » de Catherine VADON, océanographe maître de conférences spécialisée dans la diffusion des connaissances au Muséum National d’Histoire Naturelle.
    Livre de Catherine VADON, édité chez Belin en 2010, disponible à la librairie du Museum National d'Histoire Naturelle de Paris.  JPEG - 40.1 ko
    Le monde lumineux des océans
    Livre de Catherine VADON, édité chez Belin en 2010, disponible à la librairie du Museum National d’Histoire Naturelle de Paris.
  • « Les animaux phosphorescents » écrit par Anita Ganeri, illustré par Obin, Roger Stewart et Peter Sarson, traduit de l’anglais par Nicolas Dupin (titre original : « Creatures that glow »), Editions Epigones, 1996.
    le titre original du livre d'Anita Ganeri est « Creatures that glow », ce qui est plus exact que « phosphorescents ».  JPEG - 40.2 ko
    Les animaux phosphorescents
    le titre original du livre d’Anita Ganeri est « Creatures that glow », ce qui est plus exact que « phosphorescents ».

Mots-clés : Firefly